Tout comprendre sur les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE)

Qu’est-ce que les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) ?

Le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), également appelé Prime Énergie, a été instauré par la loi POPE (Programmation fixant les Orientations de la Politique Énergétique) en juillet 2005. Son objectif est clair : inciter massivement à la réduction des consommations d’énergie en France.

Pour y parvenir, l’État impose aux fournisseurs d’énergie (carburants, électricité, gaz) une obligation d’économies : ils doivent réduire leurs propres consommations ou financer des actions permettant à leurs clients, professionnels comme particuliers, de diminuer les leurs.

Le secteur du bâtiment représente à lui seul 44 % de la consommation d’énergie finale en France, ce qui en fait un axe prioritaire de lutte contre le réchauffement climatique. Dans ce contexte, les CEE jouent un rôle central : ils encouragent les rénovations performantes, soutiennent les acteurs publics et privés, et contribuent directement à la transition énergétique nationale.

 

Comment fonctionnent les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) ?

Le fonctionnement des CEE repose sur un principe simple : obliger certains acteurs du marché de l’énergie à réaliser un volume précis d’économies d’énergie, sur une période définie par l’État. Ces acteurs, appelés obligés, reçoivent des quotas à atteindre. Pour remplir leurs obligations, plusieurs leviers s’offrent à eux :

  • financer des travaux d’efficacité énergétique chez leurs clients ;
  • mener leurs propres actions de réduction énergétique ;
  • acheter des certificats produits par d’autres acteurs.

Si les objectifs ne sont pas atteints, les obligés s’exposent à des sanctions financières importantes, ce qui renforce l’efficacité du dispositif et encourage la mise en œuvre de projets ambitieux.

 

Qui sont les acteurs concernés par les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) ?

Le dispositif mobilise une large variété d’acteurs :

  • Les “obligés” : fournisseurs d’énergie (carburants, gaz, électricité, fioul), tenus de réaliser ou financer des économies d’énergie.
  • Les “éligibles” : collectivités, entreprises, bailleurs sociaux et associations pouvant générer des CEE via leurs projets d’efficacité énergétique.
  • Les bénéficiaires : tous les maîtres d’ouvrage réalisant des travaux éligibles (professionnels ou particuliers), qui peuvent percevoir une aide financière.

Cette organisation crée un écosystème complet permettant de massifier les projets de performance énergétique sur tout le territoire.

Un dispositif de financement de la performance énergétique

Au-delà de l’obligation réglementaire, les CEE représentent un levier financier majeur pour accélérer la rénovation énergétique. Ils contribuent à réduire le coût des travaux (isolation, régulation, récupération de chaleur, calorifugeage, GTB, optimisation des systèmes…). Pour les collectivités, les entreprises et les gestionnaires de bâtiments tertiaires, il s’agit d’une opportunité concrète :

  • de diminuer l’investissement initial ;
  • d’améliorer la rentabilité des projets ;
  • d’engager des actions rapides ayant un impact mesurable sur les consommations.

schéma CEE

Quelles opérations sont éligibles aux Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) ?

Le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie couvre un large éventail d’actions visant à réduire durablement les consommations d’énergie. La majorité de ces actions sont définies dans des fiches d’opérations standardisées, qui encadrent les conditions techniques, les niveaux de performance et les montants de CEE attribués. Plus de 200 fiches standardisées définissent aujourd’hui les actions éligibles au dispositif CEE.

Les opérations standardisées (isolation, éclairage, CVC, GTB…)

Les bâtiments peuvent bénéficier de nombreuses opérations reconnues comme particulièrement efficaces sur les économies d’énergie :

  • Isolation thermique : combles, murs, toitures-terrasses, planchers bas… L’isolation reste l’un des leviers les plus rentables et représente souvent la première action à considérer avant toute amélioration des systèmes.
  • Systèmes de chauffage performants : chaudières à condensation, pompes à chaleur, chauffe-eaux thermodynamiques… Ces solutions permettent d’améliorer significativement le rendement des installations existantes.
  • Gestion Technique du Bâtiment (GTB) : capteurs, supervision énergétique, automatisation et conformité aux décrets BACS et Tertiaire. La GTB est un levier clé pour optimiser en continu la performance énergétique.
  • Éclairage LED intelligent : luminaires performants, détection de présence, gradation automatique. La LED reste l’une des actions les plus rapides et simples à déployer dans le tertiaire.
  • Ventilation et climatisation : VMC double flux, PAC réversibles, optimisation des systèmes CVC. Ces opérations améliorent à la fois la qualité de l’air et l’efficacité énergétique.

 

Les opérations spécifiques pour le tertiaire et l’industrie

Au-delà des actions standardisées, certains secteurs, notamment le tertiaire et l’industrie, peuvent mobiliser des opérations plus ciblées :

  • Récupération de chaleur fatale sur process industriels
  • Optimisation des systèmes d’air comprimé
  • Régulation avancée des équipements thermiques
  • Systèmes de pilotage énergétique à l’échelle multi-sites
  • Actions comportementales ou organisationnelles quantifiées via des opérations spécifiques

Ces opérations s’adaptent aux besoins techniques complexes des bâtiments professionnels, des usines et des plateformes logistiques.

 

Les bonifications selon le secteur d’activité ou la précarité énergétique

Le dispositif CEE peut également intégrer des bonifications, permettant d’augmenter le volume de certificats attribués lorsque l’action répond à certains critères :

  • Bâtiments tertiaires soumis au décret Tertiaire
  • Mise en place de GTB conformes au décret BACS
  • Sites industriels engagés dans l’efficacité énergétique de leurs procédés
  • Actions ciblant les ménages en situation de précarité énergétique (CEE “précarité”)
  • Rénovations globales atteignant des niveaux élevés de performance

Ces bonifications encouragent financièrement les projets ayant un impact énergétique particulièrement significatif ou ciblant des publics prioritaires.

 

Guide CEE

 

Comment obtenir les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) ?

Les obligés peuvent obtenir des primes CEE de trois façons différentes :

  • Ils peuvent inciter leurs clients à mettre en œuvre des travaux d’amélioration de la performance énergétique de leurs bâtiments ou encore les inciter à opter pour des installations/des équipements plus économes en énergie. Toutes ces actions se doivent d’être certifiées auprès de l’organisme public en charge des CEE : le Pôle National CEE.
  • Les obligés peuvent aussi se rendre sur le marché de gré à gré des CEE et les échanger.
  • Enfin, ils peuvent aussi investir dans des projets éligibles aux CEE et en obtenir en contrepartie.

Les Certificats d’Economies d’Energie sont attribués par les services du ministère chargé de l’énergie aux obligés lorsque les conditions précédemment citées sont remplies.

Le dispositif est également ouvert à d’autres organismes appelés « éligibles ». Il s’agit notamment :

  • des collectivités publiques ;
  • de l’Agence Nationale de l’Habitat ;
  • des organismes d’habitation à loyer modéré ;
  • des sociétés d’économie mixte exerçant une activité de construction ou de gestion de logements sociaux.

Ces acteurs peuvent eux aussi mener des actions d’amélioration de la performance énergétique et les faire certifier.

 

Les étapes clés du dispositif CEE

L’obtention de certificats s’inscrit dans un processus structuré comprenant plusieurs phases essentielles :

  • Audit ou diagnostic initial : Identification des gisements d’économie d’énergie, analyse des équipements existants et qualification des actions potentiellement éligibles.
  • Choix des travaux ou des opérations éligibles : Sélection des actions en fonction des fiches standardisées, du niveau d’économie attendu et du montant estimé de CEE générés.
  • Montage du dossier CEE : Constitution du dossier administratif et technique : preuves de réalisation, justificatifs de performance, devis, factures, attestations sur l’honneur…
  • Dépôt et validation auprès du Pôle National CEE : Transmission des dossiers, instruction par les services du ministère et attribution des certificats lorsque les critères sont respectés.

Ce processus exige rigueur, conformité documentaire et maîtrise technique pour sécuriser l’obtention des certificats.

Le rôle d’un accompagnement expert pour sécuriser le dossier

La constitution d’un dossier CEE peut être complexe : exigences techniques élevées, documentation précise, contrôles aléatoires, risques de non-conformité. Un accompagnement expert permet de sécuriser chaque étape et d’optimiser le montant de certificats obtenus.

Advizeo accompagne ses clients dans la constitution des dossiers CEE, le suivi des preuves d’économies et l’optimisation du retour financier. Grâce à son expertise en efficacité énergétique et à son expérience des dispositifs réglementaires, advizeo facilite le parcours, réduit les risques de rejet et maximise la valorisation des actions engagées.

 

Livre blanc Energy Manager

 

Que faire des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) obtenus ?

Une fois obtenus, les Certificats d’Économies d’Énergie sont déposés sur un compte enregistré au Registre National des Certificats d’Économies d’Énergie, également appelé Emmy. Cette plateforme assure la traçabilité des certificats, leur comptabilité et leur gestion. Elle permet aussi à l’État de vérifier la conformité des opérations et de contrôler la réalité des économies d’énergie générées.

Deux options possibles pour valoriser ses CEE

Les entités disposant de CEE peuvent ensuite les utiliser de deux manières :

  • Revendre les certificats à un obligé : Les CEE ont une valeur financière et peuvent être revendus à un obligé sur le marché dédié. Cette revente permet de financer une partie du projet, d’améliorer le retour sur investissement ou de soutenir d’autres actions d’efficacité énergétique.
  • Intégrer les CEE dans sa stratégie de performance énergétique
    • prioriser les actions générant le plus d’économies d’énergie ;
    • structurer un plan pluriannuel d’efficacité énergétique ;
    • optimiser le financement d’un programme global de rénovation.

Cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large de gestion de l’énergie et de réduction des émissions.

 

Maximiser la valeur des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) grâce au suivi des consommations

La valorisation des CEE dépend fortement de la capacité à mesurer, suivre et prouver les économies réalisées. Plus le suivi est précis, plus la valorisation est simple, rapide et sécurisée.

Les outils de pilotage énergétique d’advizeo permettent de suivre les consommations, de mesurer les économies générées et de justifier les gains nécessaires lors du dépôt des dossiers CEE. Grâce à ce suivi continu, les organisations peuvent :

  • augmenter la fiabilité des preuves d’économies ;
  • sécuriser la conformité des dossiers ;
  • maximiser le montant des certificats valorisés.

 

Comment sont organisées les périodes CEE et quels sont les objectifs de la 5ᵉ période ?

Les règles, objectifs, fiches d’opérations standardisées etc. sont définies pour une période. L’État, en concertation avec l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) et l’ATEE (Association Technique Énergie Environnement), oblige les acteurs, « les obligés » à réaliser des économies d’énergie sous la forme d’un objectif chiffré.

La cinquième période a démarré en janvier 2022 et se terminera au 31 décembre 2025.

L’objectif total d’économies générées et à répartir entre les obligés est maintenant fixé à 2 500 TWh cumac (cumac étant la contraction de « cumulé » et « actualisé »). Soit plus de 17% d’augmentation par rapport à la période précédente. Par conséquent, les obligés ont tout intérêt à redoubler d’efforts pour inciter leurs clients à entreprendre des travaux d’amélioration de l’efficacité énergétique de leurs bâtiments (bureaux, logements, hôpitaux, etc…) s’ils souhaitent continuer à bénéficier des Certificats d’Economies d’Energie.

 

Comment calcule-t-on les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) ?

Un CEE = 1 kWh cumac.

Les économies d’énergie fixées par le dispositif des CEE sont calculées en MWh ou TWh cumac (térawattheures CUMulés et ACtualisés). C’est l’unité de mesure propre aux CEE ; elle permet d’exprimer facilement la quantité d’énergie économisée sur l’ensemble de la durée d’usage d’un bâtiment ou d’un équipement.

Ce terme provient de la contraction de « cumulés », afin de prendre en compte les économies réalisées pendant toute la durée de vie de l’opération (ex. : durée de vie d’un isolant, d’une VMC double flux, d’une PAC…), et « actualisés », pour intégrer l’actualisation annuelle des économies futures.

Comment se construit le calcul du kWh cumac ?

Le calcul repose sur trois composantes fondamentales :

  • La quantité d’énergie économisée chaque année : différence entre la consommation avant/après installation d’un équipement ou réalisation de travaux.
  • La durée de vie conventionnelle de l’opération : définie dans les fiches standardisées (ex. : 15 ans pour une PAC, 30 ans pour une isolation…).
  • Un coefficient d’actualisation : appliqué pour tenir compte du fait qu’un kWh économisé demain n’a pas la même valeur qu’un kWh économisé aujourd’hui.

Ces éléments permettent d’obtenir un volume total d’économies sur toute la durée de vie du projet : c’est le kWh cumac attribué.

Pourquoi utiliser le kWh cumac ?

L’unité cumac présente plusieurs avantages :

  • elle homogénéise la valeur des économies entre différents types d’actions (isolation vs. éclairage vs. GTB) ;
  • elle valorise les actions durables, dont la performance s’étend sur plusieurs décennies ;
  • elle permet à l’État de fixer des objectifs clairs aux obligés (ex. : 2 500 TWh cumac pour la 5ᵉ période) ;
  • elle constitue la base du montant de CEE générés et donc de la prime perçue par le bénéficiaire.

 

Comment atteindre les économies d’énergie escomptées ?

Il existe pour les professionnels, obligés et éligibles, des solutions permettant de mettre en place des actions d’amélioration de la performance énergétique des bâtiments sans nécessiter d’investissements lourds et ainsi obtenir plus facilement des Certificats d’Économies d’Énergie.

Le pilotage des consommations en continu

Ces solutions, adaptées à toutes les typologies de bâtiments, notamment les collectivités, sont basées sur les technologies de l’IoT. Des capteurs connectés télérelèvent les données de consommation énergétique qui transitent ensuite via le réseau LoRa directement sur une application de monitoring des bâtiments.

L’exploitation de la data pour détecter les dérives

Les données sont centralisées et traitées grâce à des algorithmes Big Data. À partir de l’application, l’utilisateur reçoit des alertes lorsque des seuils de surconsommation sont atteints. Il peut agir directement et limiter le risque de consommations d’énergie superflue.

L’accompagnement d’Advizeo pour pérenniser les économies

L’utilisateur peut également choisir d’être accompagné par des experts en efficacité énergétique dans la mise en place d’un projet de management de l’énergie. Les Energy managers certifiés CMVP auditent le ou les bâtiments concernés et identifient les gisements d’économies d’énergie. Ces derniers définissent ensuite un plan d’action d’amélioration ne comprenant pas nécessairement d’investissements lourds ; la mise en place de ces actions permet d’effectuer jusqu’à 25% d’économies d’énergie.

Ainsi, les obligés comme les éligibles, peuvent opter pour de telles solutions pour inciter leurs clients à réaliser des économies d’énergie. Cette démarche peut faciliter l’obtention de certificats d’économies d’énergie.

 

  • Expertise de nos Energy Managers
  • Accompagnement et conseil, de l’étude de faisabilité jusqu’aux travaux
  • Identification des fiches d’opérations standardisées
  • Accompagnement dans la réalisation du dossier de demande des CEE
  • Mise en place de Contrats de Performance Énergétique (CPE)

 

Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), pour un avenir durable

Les textes incitatifs sur la rénovation énergétique poussent désormais les ménages comme les acteurs immobiliers à améliorer la performance énergétique de leurs bâtiments. Les dispositifs d’aide, dont les CEE, facilitent la mise en œuvre de ces projets en réduisant le coût des travaux et en accélérant la baisse des consommations d’énergie.
Dans un contexte où chaque bâtiment est soumis à des exigences croissantes, l’efficacité énergétique n’est plus une option : elle devient un impératif. Les organisations qui ne s’engagent pas dans cette démarche s’exposent à des pénalités, mais surtout à une perte de compétitivité sur le long terme.

Au fil des années, le dispositif CEE a continuellement évolué pour répondre aux enjeux énergétiques et climatiques. Chaque nouvelle période fixe des objectifs renforcés, guide les efforts des différents acteurs du marché et structure l’ensemble des actions éligibles.
La réglementation est encadrée par le titre V du Code de l’Énergie, qui définit les règles de mise en œuvre, les obligations et les modalités de valorisation des certificats. Ce cadre juridique garantit la transparence du dispositif et permet d’accompagner efficacement les ménages, les professionnels et les collectivités dans leur transition énergétique.

 

Webinaire : Décret BACS – S’adapter à la baisse des financements

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