Management de l’énergie : outils et méthode pour optimiser la consommation

Le management de l’énergie (souvent appelé Energy Management) est une pratique désormais incontournable pour les entreprises et collectivités. Des objectifs ambitieux de réduction de l’empreinte environnementale des bâtiments tertiaires ont été fixés, en conséquence de directives européennes visant la neutralité carbone en 2050.

Adaptées au droit français, ces directives ont débouché sur des véritables réglementations engagées et structurantes, en particulier le dispositif éco-énergie tertiaire.

Pour atteindre ces objectifs, les acteurs tertiaires doivent changer leur manière de gérer l’énergie au sein de leurs bâtiments et mettre en place de nouvelles méthodes, de nouvelles solutions pour maximiser leurs économies d’énergie et les suivre efficacement.

 

Un contexte qui change : décret tertiaire et hausse des prix

Deux réglementations entrées en vigueur récemment ont profondément impacté le marché de l’exploitation des bâtiments tertiaires et de l’efficacité énergétique : il s’agit du décret tertiaire (dispositif éco-énergie tertiaire) et du décret BACS.

Le premier impose une réduction de 40% des consommations d’énergie d’ici 2030 aux propriétaires et preneurs à bail de bâtiments à usage tertiaire (50% de réduction d’ici 2040 et 60% d’ici 2050).

Le décret BACS complète le décret tertiaire par une obligation de moyens en imposant d’ici le 1er janvier 2025 l’installation de système d’automatisation et de contrôle des bâtiments non résidentiels.

À ces réglementations, qui contribuent déjà à la mobilisation des entreprises et collectivités en faveur d’une meilleure performance énergétique, s’ajoute l’augmentation significative du prix de l’énergie. Cette dernière crée une urgence à agir, non plus pour des raisons environnementales ou réglementaires, mais pour des questions de budget et de pérennité financière.

Tous ces facteurs combinés rendent nécessaires le déploiement de stratégies énergétiques efficaces et durables qui impliquent de nouvelles organisations humaines, de nouvelles méthodes et de nouveaux outils.

 

Un enjeu de connaissance et de maîtrise des données énergétiques

La première étape obligatoire pour mettre en œuvre un management de l’énergie par objectifs, avant de se lancer dans des plans d’actions visant à améliorer l’efficacité énergétique, consiste à disposer d’une vue claire et fiable sur ses données patrimoniales et énergétiques.

Cette collecte des données peut se structurer autour de trois sources de données principales :

  • Les factures énergétiques provenant des fournisseurs d’énergie
  • Les données de consommation provenant des distributeurs d’énergie
  • Des données techniques diverses remontées par les systèmes de GTB (Gestion Technique du Bâtiment) ou via l’instrumentation par des objets connectés (capteurs de température, de qualité d’air, sous-comptage énergétique, etc.)

À ces données propres au fonctionnement des bâtiments s’ajoutent des données hexogènes, en particulier le suivi météorologique qui permettra aux Energy Managers d’ajuster les consommations à la rigueur climatique au travers de l’analyse des DJU et DJF (Degrés-Jour Unifié et Degré-Jour Froid).

Ce travail de collecte et de fiabilisation des données est particulièrement difficile à réaliser – en particulier à l’échelle d’un patrimoine – sans le déploiement d’une plateforme de management de l’énergie (on parle aussi d’EMS pour Energy Management System).

En effet, une plateforme de monitoring énergétique permet d’automatiser en partie la collecte des données grâce à des programmes, puis vient centraliser les données multi-sources et multi-fluides.

En sus, des connecteurs avec la plateforme OPERAT de l’ADEME sont actuellement en construction. Une fois opérationnels, ils permettront l’envoi des données de consommation des EFA (Entité Fonctionnelle Assujettie) depuis les plateformes EMS vers la plateforme OPERAT, pour faciliter les déclarations annuelles.

 

L’Energy Manager : un rôle clé pour suivre et atteindre les objectifs d’économie

 

Au-delà des outils qui facilitent le suivi énergétique, structurer un système de management de l’énergie par objectifs passe par la mise en œuvre d’une organisation adaptée.

Au sein de ces organismes, l’Energy Manager, aussi appelé économe de flux, joue un rôle central, de « guide » de la performance :

  • Il fixe les objectifs concernant la réalisation des économies d’énergie à atteindre, en lien direct avec la stratégie environnementale souhaitée par sa direction
  • Il définit la situation de référence
  • Il programme des audits, identifie les gisements d’économie et propose les plans d’actions associés
  • Il suit les plans d’actions et vient en accompagnement des acteurs techniques du bâtiment autour de la dimension énergétique
  • Il suit l’impact énergétique des optimisations ou travaux effectués
  • Il s’assure du maintien de la performance énergétique dans le temps et contrôle les dérives
schema-Energy management

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Mettre en œuvre un plan d’action d’Energy Management efficace

 

L’importance de l’apprentissage et du partage

 

La formation continue est un enjeu important pour accompagner l’ensemble des Energy Managers dans leurs missions. Le marché de l’énergie, la réglementation, les dimensions techniques du bâtiment et les technologies associées évoluent rapidement : pour rester un référent pertinent, l’Energy Manager doit découvrir de nouveaux aspects du métier et développer ses connaissances au fil du temps. Pour cela, rien ne vaut l’expérience acquise au fil des projets ! C’est de ce fait un métier très empirique, pour lequel le partage des bonnes pratiques constitue un enrichissement certains.

 

Faire évoluer l’Energy Management : vers une démarche dynamique, itérative et durable

De l’analyse des données aux actions sur les équipements

L’Energy Manager « moderne » doit savoir jongler entre des tâches variées pour accomplir l’ensemble de ses missions. Pour coordonner le travail des mainteneurs et bureaux d’étude techniques, il doit disposer d’un bagage technique « terrain » important (connaissance du fonctionnement des équipements, des GTB, de la thermique du bâtiment, etc) mais aussi être à l’aise dans l’analyse des chiffres et des données. Cela constitue également une cridibilité importante auprès du client.

Étant donné qu’il fait le pont entre les équipes techniques et la direction immobilière, RSE, financière ou générale des organismes, l’Energy Manager peut également avoir à transformer des données techniques complexes en informations exploitables, utiles et pouvant donner lieu à la prise de décision.

 

Concilier l’action rapide et la vision long terme

Une partie des économies d’énergie réalisables au sein d’un bâtiment dépendent de la bonne programmation des équipements et de l’usage qui est fait du bâtiment au quotidien.

Dès lors et pour être efficace dans ses projets, l’Energy Manager doit pouvoir rapidement identifier les dérives et réagir quand elles se produisent. Une température anormalement basse ou élevée, un réduit de nuit insuffisant, une programmation de loi d’eau défaillante, un éclairage fonctionnel à des heures d’inoccupation : autant d’alertes qui requièrent l’attention des équipes techniques et qui peuvent nécessiter des actions rapides.

Ce management de l’énergie dynamique et itératif doit être complété par une vision long terme de la performance énergétique : quels objectifs dois-je atteindre et à quelle échéance ? Comment découper ces objectifs dans le temps ? Quels travaux prioriser ? Sur quel(s) bâtiment(s) ? De quelles aides et financements puis-je bénéficier pour construire mon plan d’investissement ?

La réponse à ces questions, couplée à un bon système de management de l’énergie, va permettre la construction d’un plan d’investissement pragmatique et permettre de donner lieu à l’atteinte d’objectifs ambitieux de baisse de la consommation.

stratégie énergetique

La norme ISO 50001 pour faire certifier son système de management de l’énergie (SME)

 

La norme ISO 50001 est un cadre méthodologique construit autour d’un principe d’amélioration continue et d’atteinte d’objectifs ciblés d’économies d’énergie. Il est dès lors particulièrement pertinent à étudier dans un contexte réglementaire (dispositif éco-énergie tertiaire) qui exige de réduire l’impact environnemental des bâtiments et dans un contexte financier qui impose d’alléger les factures énergétiques.

En particulier, l’ISO 50001 introduit la notion d’Indicateurs de Performance Energétique (IPE) et nécessite d’analyser les consommations par usage, ce qui peut induire une amélioration du plan de comptage du bâtiment.

Au-delà de la question de la certification, mettre en œuvre un système de management de l’énergie (SME) fondé sur la définition d’objectifs et l’établissement d’une situation de référence est vertueux, en complément des outils précédemment cités et d’une organisation humaine adaptée.

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