Consommation d’énergie des EHPAD : les chiffres clés à connaître

Avec le vieillissement de la population, le nombre de personnes nécessitant un accompagnement spécifique et médicalisé augmente inexorablement. La capacité de 600 000 lits dans les résidences EHPAD (établissement d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes) n’est pas suffisante. Plus de 80% des personnes âgées dépendantes vivent actuellement en résidence EHPAD, qui représente donc la solution d’hébergement la plus plébiscitée.

 

Quel est le taux d’occupation dans les EHPAD ?

96%, c’est le taux d’occupation des résidences EHPAD en France. Pour offrir davantage de places, il se construit chaque année des résidences supplémentaires qui accroissent de 5 000 lits l’offre existante, mais cette augmentation ne suffit pas à répondre à l’ensemble des demandes.

Les personnes résidant en EHPAD sont en majorité âgées de plus de 80 ans, ces personnes fragiles nécessitent soins et attentions dans un environnement confortable.

 

Comment est géré le confort dans les EHPAD ?

Âgées en majorité de plus de 80 ans, les personnes résidant en EHPAD nécessitent un accompagnement spécifique dans un environnement confortable. Par conséquent, la gestion de la température ambiante dans ces résidences d’une taille moyenne comprise entre 3 200 m² et 3 500 m² en fonction du statut (public ou privé) est très importante.

Le confort en période hivernale est assuré par des radiateurs pour les circulations et les chambres. Les zones communes (salon, kitchenette, restaurant, espace de lecture) sont traitées soit par des radiateurs, soit par des ventilo-convecteurs. Le chauffage représente la majorité des consommations d’énergie dans un EHPAD, bien souvent plus de 50% de la facture totale.

En période estivale, le suivi de la température dans les différents espaces de la résidence est également particulièrement important, notamment pour prévenir les risques de déshydratation liés à la canicule. Par conséquent, les salons et espaces communs sont la plupart du temps climatisés, plus rarement les chambres.

 

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Quelle est la consommation d’énergie dans les EHPAD ?

Avec une performance moyenne de près de 250 kWh/m²/an en énergie finale (énergie consommée et facturée à la résidence), les résidences EHPAD sont des bâtiments plutôt consommateurs d’énergie, ce qui s’explique par la nécessité de répondre au mieux aux besoins des résidents qui sont sensibles à la température. En effet, ces bâtiments ont d’une part un fonctionnement permanent toute l’année, et d’autre part des usages énergétiques très significatifs.

Le chauffage est le premier poste de consommation dans une résidence EHPAD, suivi par l’éclairage, la production d’eau chaude sanitaire et également les cuisines. La majorité des EHPAD dispose en effet d’une cuisine qui produit les repas pour les résidents : par conséquent, on retrouve dans ces locaux des équipements de cuisine (four, plaque de cuisson, etc.), des armoires réfrigérées et des chambres froides et également des hottes d’extraction. Ces différents usages impliquent un fort impact énergétique qui engendre des factures moyennes entre 50 000 et 70 000 €HT.

 

Consommations énergétiques tertiaires : comment les réduire ?

 

Les résidences présentent également des consommations d’eau importante, on estime en moyenne la consommation entre 60 et 90 m3 par résident et par an. L’eau de ville est utilisée à la fois en cuisine, pour l’hygiène des résidents, et pour les sanitaires, sans compter les jardins et espaces verts à l’extérieur.

Avec des consommations importantes et des usages énergétiques intensifs, les résidences EHPAD représentent une part importante de la consommation en France. On estime la consommation totale des résidences EHPAD à 7 TWh/an toutes énergies confondues soit près de 1% de la consommation nationale en énergie finale (hors pétrole). L’amélioration de la performance énergétique de ces bâtiments est un sujet majeur pour répondre aux enjeux de la transition énergétique.

 


 

 

Quelles sont les obligations énergétiques des EHPAD ?

Les EHPAD sont pleinement concernés par les politiques publiques de réduction des consommations énergétiques. Depuis 2019, le Décret Tertiaire impose aux établissements recevant du public (ERP) de plus de 1 000 m² de réduire leurs consommations d’énergie finale de :

  • -40 % d’ici 2030,
  • -50 % d’ici 2040,
  • -60 % d’ici 2050 (par rapport à une année de référence comprise entre 2010 et 2019).

Les gestionnaires d’EHPAD doivent donc :

  • Suivre leurs consommations énergétiques via la plateforme OPERAT de l’ADEME,
  • Mettre en œuvre un plan d’actions pluriannuel pour atteindre les objectifs fixés,
  • Et valoriser leurs progrès grâce aux certificats de conformité OPERAT.

À noter : Ces obligations sont aussi une opportunité. Elles encouragent la mise en place d’outils de pilotage énergétique, souvent générateurs d’économies rapides et mesurables.

 

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Quels sont les indicateurs de référence pour un EHPAD ?

Un EHPAD consomme en moyenne 250 à 300 kWh/m²/an, selon la typologie du bâtiment, la qualité de l’isolation et le niveau de services proposés. Mais au-delà de cette moyenne, d’autres indicateurs clés permettent de mieux comprendre la performance énergétique d’un établissement :

Indicateur Valeur moyenne Commentaire
Consommation totale d’énergie 250 kWh/m²/an Chauffage : ~55 % de la dépense énergétique totale
Consommation d’eau 60 à 90 m³ par résident/an Forte variabilité selon l’autonomie des résidents
Facture énergétique annuelle 50 000 à 70 000 € HT Pour un établissement moyen de 3 000 m²
Émissions de CO₂ 45 à 60 kg CO₂/m²/an Dépends du mix énergétique (gaz, électricité, etc.)

 

À noter : Les établissements les plus performants parviennent à descendre sous la barre des 150 kWh/m²/an grâce à un suivi précis et des travaux ciblés.

 

Quels leviers pour réduire la consommation énergétique d’un EHPAD ?

Les gisements d’économies dans un EHPAD sont nombreux. Certains relèvent de simples ajustements, d’autres nécessitent des investissements structurants.

Actions à faible coût

  • Optimiser la régulation du chauffage (programmation horaire, sondes d’ambiance fiables).
  • Mettre en place un suivi mensuel des consommations d’eau et d’énergie pour détecter les dérives.
  • Former le personnel aux écogestes : extinction des lumières, température maîtrisée, gestion des équipements de cuisine.
  • Installer des mousseurs ou limiteurs de débit sur les points d’eau.

Actions d’investissement

  • Remplacer les chaudières vétustes par des modèles à condensation ou pompes à chaleur hybrides.
  • Améliorer l’isolation thermique (toiture, menuiseries, combles).
  • Moderniser l’éclairage par des systèmes LED à détection de présence.
  • Installer une supervision énergétique (GTB) pour centraliser les données et piloter les consommations en temps réel.

Les retours d’expérience montrent qu’un plan d’action structuré peut réduire la facture énergétique d’un EHPAD de 15 à 25 % dès la première année.

 

Vers des EHPAD plus performants et durables

Face à l’augmentation constante des besoins d’hébergement et au vieillissement de la population, les EHPAD occupent une place essentielle dans le paysage médico-social français. Leur fonctionnement continu et leurs exigences de confort en font naturellement des bâtiments fortement consommateurs d’énergie. Pourtant, les leviers d’action existent, et les obligations du Décret Tertiaire offrent aujourd’hui une véritable opportunité d’accélérer leur transition énergétique.

Grâce à un suivi rigoureux des consommations, une meilleure régulation des équipements et des investissements ciblés, il est possible de concilier bien-être des résidents, maîtrise des coûts et respect des objectifs climatiques.
La mise en place d’une stratégie énergétique structurée, appuyée sur des outils de pilotage et de mesure fiables, constitue désormais une condition indispensable pour rendre les établissements plus sobres et résilients.

En s’engageant dès aujourd’hui dans une démarche d’efficacité énergétique, les EHPAD deviennent des acteurs à part entière de la transition écologique, tout en garantissant confort et qualité de vie à leurs résidents.

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