Comment faire des économies d’énergie dans le retail ?

Face à l’augmentation des prix de l’énergie, à la pression réglementaire et à l’évolution des attentes des consommateurs, les enseignes du retail doivent intégrer la performance énergétique comme un levier stratégique. Réduire les consommations permet non seulement de diminuer les charges d’exploitation, mais aussi de renforcer son image de marque et de répondre aux exigences environnementales croissantes.

Deux textes majeurs encadrent désormais cette démarche : le Décret Tertiaire, qui impose des objectifs chiffrés de réduction des consommations, et le Décret BACS, qui oblige à automatiser la gestion énergétique des bâtiments tertiaires. Bonne nouvelle : il est possible d’agir efficacement, de manière progressive, et sans engager nécessairement de lourds investissements dès le départ.

 

Un cadre réglementaire à prendre au sérieux : décret tertiaire et décret bACS

Le Décret Tertiaire concerne tous les bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m², et impose une baisse progressive des consommations d’énergie finale : –40 % d’ici 2030, –50 % en 2040 et –60 % en 2050, par rapport à une année de référence postérieure à 2010. Les données doivent être déclarées chaque année sur la plateforme OPERAT, sous peine de sanction en cas de non-conformité.

Le Décret BACS, quant à lui, s’applique à partir de janvier 2025 à tous les bâtiments tertiaires disposant d’installations CVC d’une puissance supérieure à 290 kW. Il impose l’installation d’un système de gestion technique du bâtiment (GTB) permettant de réguler les équipements, d’identifier les dérives et d’en améliorer la performance énergétique.

Ces deux textes imposent une approche structurée de l’optimisation énergétique, reposant sur la collecte de données, le pilotage temps réel et l’adaptation des équipements aux usages réels.

 

Agir sans investir lourdement : des leviers simples et rapides à activer

De nombreuses actions peuvent être mises en œuvre sans nécessiter d’investissements importants. Le suivi en temps réel des consommations d’énergie, rendu possible par l’Internet des Objets, est une première étape clé. En équipant les magasins de capteurs connectés, il devient possible de détecter les écarts de température sur les meubles frigorifiques, d’identifier les surconsommations ou encore de réguler plus finement la température ambiante pour améliorer à la fois le confort client et l’efficacité énergétique.

La centralisation des données de consommation par usage (éclairage, froid, chauffage, ventilation) permet également de mieux comprendre les postes les plus énergivores, et d’élaborer un plan d’action ciblé pour y remédier.

Autre levier accessible : l’analyse automatisée des factures d’énergie. Dans un parc multisite, le volume de factures peut devenir important et chronophage à traiter. Une solution digitale permet de vérifier la cohérence entre les consommations facturées et les usages réels, d’identifier d’éventuelles erreurs de facturation, ou encore d’ajuster les puissances souscrites pour éviter les surcoûts. Ce travail d’optimisation tarifaire peut générer jusqu’à 20 % d’économies.

 

Structurer la démarche à moyen terme : maintenance et modernisation

Au-delà de ces premiers gains rapides, il est essentiel d’inscrire la performance énergétique dans la durée. Cela passe d’abord par une maintenance préventive rigoureuse des équipements. Des installations bien entretenues consomment moins, tombent moins souvent en panne, et permettent une meilleure régulation du confort thermique.

Mais la maintenance ne suffit pas toujours. Dans certains cas, des équipements anciens ou mal dimensionnés nécessitent d’être rénovés, voire remplacés. C’est notamment le cas des systèmes de ventilation ou de climatisation non automatisés, qui peuvent être modernisés par des sondes CO₂ déclenchant la ventilation en fonction de la qualité de l’air. Ce type d’installation permet d’atteindre les objectifs du Décret BACS tout en réduisant significativement les consommations.

 

Retail : des exemples concrets par typologie de site

Les actions à mettre en œuvre varient selon le type de point de vente. Dans un supermarché urbain de 2 500 m², la priorité est souvent donnée à la surveillance du froid alimentaire, avec l’installation de sondes sur les vitrines réfrigérées et un suivi des consommations en temps réel. Cela permet de limiter les pertes produits, d’optimiser les contrats d’énergie et de répondre rapidement aux exigences du Décret Tertiaire. Des économies de l’ordre de 17 % peuvent être obtenues en moins d’un an.

Un hypermarché périurbain de 10 000 m², quant à lui, dispose d’installations techniques plus complexes. Une remise à niveau de la GTB permet de mieux piloter les différents systèmes, d’identifier les dérives de fonctionnement et d’anticiper les pics de consommation. En formant les équipes techniques sur site à l’exploitation énergétique, il est possible de réduire la facture annuelle de plus de 20 %.

Dans le cas d’une boutique de prêt-à-porter en centre commercial, la marge de manœuvre est plus réduite. Pourtant, de simples actions comme la programmation de l’éclairage ou la révision de la puissance souscrite permettent de réaliser des économies immédiates. Le retour sur investissement est souvent inférieur à six mois.

Enfin, pour un drive ou un entrepôt logistique, les enjeux se concentrent sur la gestion du froid. Le monitoring des chambres réfrigérées, associé à des portes automatiques et des scénarios d’arrêt intelligent pendant les périodes d’inactivité, peut générer jusqu’à 25 % d’économies sur ce poste critique.

 

Une stratégie progressive, conforme et rentable

Améliorer la performance énergétique de ses magasins ne nécessite pas forcément de transformer entièrement son parc dès le départ. L’approche la plus efficace repose sur une montée en puissance progressive, adaptée au budget, au profil énergétique du site et aux obligations réglementaires.

S’appuyer sur des données fiables, prioriser les actions à retour sur investissement rapide, moderniser les équipements à fort potentiel d’économie : c’est cette logique pragmatique qui permet aujourd’hui aux enseignes du retail de conjuguer efficacité opérationnelle, rentabilité et conformité réglementaire.

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