Transition énergétique dans la santé : comment concilier économies et continuité de service

Les spécificités énergétiques du secteur santé

Un contexte structurellement énergivore

Les hôpitaux, cliniques et EHPAD sont parmi les bâtiments les plus énergivores du parc tertiaire. Et pour cause :

• Activité continue 24h/24, 7j/7.

• Présence de patients aux besoins spécifiques (zones surpressées, confort thermique strict, équipements critiques comme les IRM).

• Contraintes d’hygiène et de sécurité très rigoureuses.

• Parc technique vieillissant dans de nombreux cas, avec des bâtiments parfois anciens et hétérogènes.

Une pression réglementaire croissante

Comme tout le secteur tertiaire, les établissements de santé sont concernés par :

• Le Décret Tertiaire, qui impose une réduction progressive des consommations énergétiques.

• Le Décret BACS, qui oblige à intégrer des systèmes de gestion active de l’énergie dans les bâtiments.

• La Loi DDADUE, qui renforce les exigences en matière d’audits énergétiques pour les grandes entreprises

Focus sur la qualité d’air dans les établissement de santé

La qualité de l’air intérieur (QAI) est un enjeu de santé publique majeur dans les hôpitaux, EHPAD et cliniques. Les patients, souvent immunodéprimés, y passent de longues périodes dans des environnements clos. Une mauvaise QAI peut aggraver les pathologies, provoquer des infections nosocomiales, ou nuire à la récupération post-opératoire. Côté personnel soignant, l’exposition prolongée aux polluants (COV, CO₂, particules fines) peut entraîner fatigue, baisse de concentration, voire troubles chroniques.

Depuis le 1er janvier 2025, la surveillance de la QAI est obligatoire dans tous les établissements de santé, selon un calendrier réglementaire progressif :

• Évaluation annuelle des systèmes d’aération,

• Autodiagnostic QAI tous les 4 ans,

• Campagnes de mesures obligatoires (formaldéhyde, COV, CO₂),

• Plan d’action correctif en cas de dépassement de seuils

La QAI est aussi indissociable de la performance énergétique : une surventilation non pilotée entraîne des surcoûts énergétiques, tandis qu’une ventilation insuffisante nuit à la sécurité sanitaire. Grâce aux capteurs intelligents et à la plateforme savee, advizeo permet de piloter à la fois la QAI et les consommations d’énergie dans une logique globale d’Energy Management durable.

Réconcilier efficacité énergétique et continuité de service

La première étape consiste à réaliser un audit énergétique structurant, souvent élargi à un schéma directeur énergétique. Cela permet de cartographier les usages, d’identifier les dérives et de prioriser les gisements d’économies. Dans un environnement aussi technique et hétérogène qu’un établissement de santé, cette phase de diagnostic est cruciale. Elle permet notamment de repérer des régulations mal paramétrées ou des équipements fonctionnant hors plage utile.

Sur cette base, les équipes advizeo accompagnent la mise en œuvre de plans d’action progressifs. L’enjeu : agir sans perturber le fonctionnement des services. Ces plans sont souvent composés de deux volets :

• Des actions immédiates à gains rapides (quick-wins), sans CAPEX important, comme le réglage des consignes de température, l’optimisation des plages horaires de fonctionnement ou l’ajustement de certains équipements.

• Des actions structurantes, intégrées à des projets de rénovation ou de remplacement d’équipements, qui nécessitent des investissements mais visent des économies pérennes et une meilleure résilience énergétique.

Cette approche s’appuie sur un monitoring continu des consommations, grâce à l’instrumentation des installations. L’analyse des courbes de charge permet de détecter des anomalies en temps réel et d’objectiver les décisions. Elle apporte également de la lisibilité aux équipes techniques et de la transparence aux directions.

Un autre levier essentiel est le zoning fonctionnel du bâtiment. Dans un même établissement, on peut retrouver sur un même étage des bureaux, des salles de consultation, des chambres d’isolement, voire des blocs opératoires. Chaque zone a ses propres exigences en matière de température, d’hygrométrie ou de ventilation. Adapter les régulations à ces usages permet d’éviter le surdimensionnement et les gaspillages.

Enfin, cette démarche n’est pertinente que si elle est portée en collaboration étroite avec les équipes techniques sur site, souvent les mieux placées pour expliquer les spécificités des équipements, l’historique du bâtiment ou les contraintes des services. Les Energy Managers advizeo jouent ici un rôle de traducteurs entre le siège, les objectifs de décarbonation, et la réalité du terrain.

L’humain au cœur de la transition

La performance énergétique repose avant tout sur l’implication des femmes et des hommes qui font vivre les bâtiments au quotidien. C’est l’adhésion collective qui transforme une obligation réglementaire en projet porteur de sens.

Une démarche partagée entre plusieurs acteurs clés

Sur le terrain, les équipes techniques sont en première ligne. Leur connaissance fine du bâti, des équipements, des contraintes des services et de l’historique des installations est précieuse. Ce sont souvent eux qui savent pourquoi une régulation a été contournée ou pourquoi un équipement est maintenu en fonctionnement au-delà des standards.

En parallèle, les directions achats, immobilières ou RSE portent la vision stratégique. Elles arbitrent les budgets, priorisent les investissements, fixent les objectifs de décarbonation ou de conformité réglementaire. Leur rôle est crucial pour inscrire la transition énergétique dans une politique globale de responsabilité sociétale.

Entre ces deux mondes parfois éloignés, l’Energy Manager agit comme un facilitateur. Il traduit les ambitions du siège en actions concrètes sur site, identifie les freins, documente les contraintes, et construit des solutions réalistes en collaboration avec les équipes locales. Il sait challenger les usages, interroger les routines, tout en respectant les impératifs de service et de sécurité.

Créer du sens, donner de la visibilité

Pour réussir, cette dynamique doit s’accompagner d’un effort de pédagogie. Expliquer les enjeux, rendre visibles les résultats, valoriser les bonnes pratiques sont autant de leviers pour embarquer durablement les équipes.

« Il faut embarquer les équipes, leur expliquer les enjeux et donner du sens à chaque action », souligne Victoria, Energy Manager chez advizeo.

C’est en montrant l’impact concret des ajustements (réduction des consommations, amélioration du confort, baisse des interventions techniques) que les collaborateurs deviennent moteurs du changement.

La transition énergétique devient alors un projet collectif : elle renforce les liens entre services, développe une culture commune de la sobriété et donne à chacun un rôle à jouer dans l’amélioration continue.

Case study : 10 à 15 % d’économies dès la première phase

Dans un groupe hospitalier audité récemment, les équipes advizeo ont identifié, bâtiment par bâtiment, un premier plan d’action sans investissement majeur :

• Réglage des consignes de température.

• Optimisation des plages horaires de fonctionnement.

• Adaptation de la régulation en fonction des zones.

Résultat : 10 à 15 % d’économies d’énergie dès la première phase, avec des travaux plus lourds (remplacement d’équipements, isolation) envisagés dans un second temps.

Pour en savoir plus, découvrez le témoignage d’Adrien Dunat, Responsable Santé et Victoria Aiach, Energy Manager dans Parole d’Experts :

Pour conclure, concilier transition énergétique et continuité de service dans les établissements de santé n’est pas une utopie. C’est un objectif atteignable, à condition de s’appuyer sur :

• une démarche progressive et structurée,

• des outils de pilotage intelligents,

• une collaboration forte entre toutes les parties prenantes.

advizeo accompagne déjà de nombreux établissements dans cette transition, en conjuguant rigueur technique, adaptation aux contraintes de service, et engagement humain.