TRIBUNE : Sobriété énergétique, et si ce n’était pas si difficile que ça ?

Energy management, Presse
22 juillet 2022
advizeo

Cyril Sailly Président advizeo

 

 

Par Cyril Sailly, Président co-fondateur d’advizeo by setec

 

La crise géopolitique et énergétique que nous vivons actuellement a impacté de manière significative l’approvisionnement énergétique en Europe, et a entrainé une hausse spectaculaire des prix de l’énergie. De fait, le gouvernement français a lancé dès cet été une réflexion pour la mise en œuvre d’un plan de sobriété énergétique avec un objectif ambitieux de réduction de 10% des consommations d’énergie dans les deux prochaines années. Les secteurs ciblés sont les administrations publiques, les entreprises, les établissements recevant du public, les grandes surfaces commerciales et enfin les collectivités territoriales. Le logement sera lui aussi visé par la suite. Avec 17% de la consommation énergétique nationale, les bâtiments du secteur tertiaire représentent un levier d’action important

Un délai extrêmement court pour agir

 

L’objectif de réduction imposé est particulièrement ambitieux, car il représente une diminution deux fois et demie plus rapide que le rythme imposé par le Décret tertiaire. Cette réglementation, issue de la Loi Elan, prévoit également une réduction annuelle des consommations, mais uniquement de 2% par an en moyenne sur les prochaines années. La difficulté de réalisation de ces économies d’énergie vient tout d’abord de l’échelle envisagée : une réduction de 10% des consommations sur un bâtiment n’est pas particulièrement un défi, en revanche réaliser 10% de réduction sur un parc de bâtiments hétéroclites et diffus est beaucoup plus complexe à mettre en œuvre. Vient ensuite la problématique du délai qui est extrêmement court : en effet, il est complexe de pouvoir lancer des travaux de rénovation qui vont avoir un impact en moins de deux ans. Les temps d’études, d’approvisionnements (compliqués en ce moment) et de chantier sont difficilement compressibles. Par conséquent, les travaux sur les équipements techniques des bâtiments devront être privilégiés, mais de fait avec un impact moindre par rapport à une rénovation globale.

 

 

Il est nécessaire de passer l’Energy Management à l’échelle

 

Mais le désespoir n’est pas de mise, car de nombreuses opportunités se présentent aux secteurs visés pour arriver à tenir les objectifs imposés de réduction des consommations. Avec de la méthode et de l’expertise, il est possible d’exploiter les données énergétiques et bâtimentaires pour identifier les sites prioritaires à traiter : la comparaison d’indicateurs de performance sur un parc de bâtiments permet d’identifier aisément les sites énergivores ainsi que les sites émetteurs de carbone. De même, l’analyse fine des profils de consommation permet de mettre en lumière les sites en dérive énergétique liée à l’occupation ou à la mauvaise régulation des équipements. Ainsi, l’exploitant du bâtiment peut intervenir rapidement et réaliser des gains sans investissement. Enfin, l’analyse des données énergétiques couplée à une expertise technique permet d’identifier les travaux d’efficacité énergétique ayant le plus d’impact. Les bâtiments chauffés au fuel peuvent par exemple être ciblés et des travaux de remplacement de la chaufferie par des pompes à chaleur ou le raccordement au chauffage urbain devront être privilégiés. Pour diminuer les consommations de climatisation, l’amélioration de la régulation des installations frigorifiques avec des systèmes d’optimisation par rapport à la température extérieure peut être proposée et permet de générer des gains substantiels en mi-saison.

 

 

De nombreuses entreprises et collectivités déjà en action

 

Depuis plusieurs années, de nombreuses entreprises et collectivités ont déjà réalisé de tels objectifs de réduction des consommations, notamment grâce au management de l’énergie. Cette démarche passe par la mise en place d’un cadre méthodologique pour le suivi des économies d’énergie, car il faut le rappeler : les économies d’énergie ne se mesurent pas ! Elles s’estiment, car il s’agit de consommations qui n’ont pas eu lieu, de kWh négatif en somme. Le management de l’énergie est déployé à tous les niveaux de l’organisation pour assurer la définition d’un plan d’action ambitieux jusqu’à sa mise en œuvre sur le terrain au plus près des installations et des équipements. L’Energy Manager est ainsi la cheville ouvrière qui anime la démarche en central avec la direction de l’organisation et au niveau de chaque site avec le mainteneur et les occupants. Son rôle est d’assurer la mise en œuvre opérationnelle des actions d’amélioration de l’efficacité énergétique.

 

Avec la mise en œuvre du Décret tertiaire, les organisations publiques et privées vont disposer dès cette année d’un référentiel de suivi des économies d’énergie. Ainsi, tout est en place pour mettre en œuvre une démarche opérationnelle dès la fin 2022 avec à la clé des réductions de consommations d’énergie et des gains financiers substantiels étant donné les prix actuels de l’énergie. Il est donc temps pour les gestionnaires de parc immobilier et les occupants de lancer rapidement la démarche, en préférant travailler avec des experts du domaine qui disposent de retour d’expérience sur la mise en œuvre de ce type de projet. Car il est important de rappeler que le management de l’énergie est avant tout un changement d’organisation et de méthode de fonctionnement dans la gestion énergétique des bâtiments. Et parallèlement, il s’agit d’un travail technique qui nécessite une expertise forte dans le domaine de l’énergie et du bâtiment.

 

Pour les chefs de file responsables des sujets énergie et environnement au sein des organisations, il devient urgent de lancer une démarche opérationnelle de réduction des consommations avant que l’engouement autour de la sobriété énergétique retombe après l’hiver prochain…

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