Le plan de comptage énergétique pour les entreprises industrielles

Comptage énergétique : qu’est-ce-que c’est ?

Pour améliorer la performance énergétique d’un site industriel, il convient de connaître avec précision les dépenses énergétiques de ce dernier. Le comptage et le sous-comptage apparaissent comme des moyens permettant aux industriels d’avoir une visibilité globale sur les consommations énergétiques de leurs usines.

Le but d’une telle démarche est d’inciter les entreprises à réaliser des économies sur leur facture d’énergie et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Le but est d’étudier l’allocation des ressources énergétiques et de la rendre la plus optimale possible. On parle de management de l’énergie.

 

Norme ISO 50001

Le sous-comptage énergétique répond à des exigences imposées par la norme ISO 50001 sur le management de l’énergie, définie par l’Organisation Internationale de la Normalisation. Cette norme est fondée sur une méthodologie incitant l’amélioration continue des process, appelée PDCA (Plan-Do-Check-Act), en français Planifier-Faire-Vérifier-Agir :

Plan de comptage

Comptage général et comptage des UES

Un site industriel dispose de compteurs généraux qui mesurent les consommations globales. Les données mesurées par ces compteurs peuvent être récupérées de trois manières différentes :

  1. Tout d’abord, à partir des factures d’énergie (eau, gaz, électricité, réseau de chaleur, etc.),
  2. D’autre part, à partir des gestionnaires de réseau de distribution (exemple : ENEDIS met à disposition de prestataires autorisés les courbes de charge électriques).
  3. Enfin à partir de capteurs IoT qui permettent de récupérer la donnée sur le compteur s’il n’est pas communicant. Avec ces données, le site industriel peut suivre sa comptabilité énergétique globale et identifier les économies d’énergie réalisés à partir d’un modèle IPMVP.

 

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Toutefois sur des sites de taille importante, il est nécessaire de disposer de systèmes de mesure plus précis qui permettent d’identifier les consommations d’usages spécifiques ou d’équipements donnés. Deux cas de figure peuvent se présenter :

Le site dispose de sous-compteurs existants : Il est alors possible de récupérer les informations de consommations à partir de capteurs IoT qui rendent les compteurs communicants. Dans ces cas-là, les données sont télérelevées via des impulsions ou des protocoles de communication comme le Modbus ou le MBUS. Il s’agit du cas le moins onéreux et le plus rapide à déployer.

Le site ne dispose pas de sous-compteurs : Dans un tel contexte, il devient nécessaire de poser des sous-compteurs d’énergie. La définition d’un plan de comptage est alors essentiel pour trouver l’optimum entre précision des mesures et budget d’instrumentation. Il existe sur le marché des solutions non-intrusives permettant de réaliser du sous-comptage électrique à moindre coût.

Grâce à ces données, il est donc possible d’identifier les flux de consommations et de calculer des indicateurs de performance énergétique (IPE) telle que la consommation en kWh par nombre de pièces produites, par exemple. Ces indicateurs de suivi permettent alors d’identifier les dérives de fonctionnement et d’observer l’impact d’actions d’amélioration sur la performance du site.

 

Diagramme de Sankey

A quoi sert le comptage énergétique ?

Le comptage énergétique constitue le socle de toute démarche structurée de performance énergétique, en particulier dans le cadre d’un système de management de l’énergie tel que défini par la norme ISO 50001. Il ne s’agit pas simplement de “mesurer pour mesurer”, mais de donner du sens aux données et de piloter l’énergie comme une ressource stratégique.

Voici les principaux objectifs du comptage, en lien direct avec les piliers de la norme :

1. Réduction des consommations d’énergie

Sans mesure, pas de maîtrise. Le comptage permet de :

  • identifier les postes les plus énergivores (chauffage, process industriels, froid, éclairage, etc.),

  • détecter les dérives ou surconsommations (ex : équipement qui fonctionne en dehors des horaires, variation anormale d’un usage),

  • vérifier l’efficacité des actions correctives mises en œuvre (ex : remplacement d’un compresseur, régulation affinée).

C’est l’étape clé pour piloter une politique de sobriété et atteindre les objectifs de réduction.

2. Amélioration de l’allocation des ressources énergétiques

Le comptage détaillé permet une ventilation fine des consommations par usage, zone, bâtiment ou process, ce qui aide à :

  • allouer les budgets énergétiques de manière plus pertinente,

  • évaluer le coût énergétique réel d’une production ou d’un service,

  • prioriser les investissements sur les équipements ou secteurs les plus consommateurs.

On passe d’une approche globale à une gestion énergétique par activité.

3. Promotion des comportements vertueux

En partageant des données fiables et visuelles (ex : tableaux de bord, alertes, indicateurs), le comptage devient un levier de sensibilisation des équipes :

  • les équipes prennent conscience de leur impact,

  • des comportements plus sobres sont encouragés (ex : extinction des éclairages, limitation des usages en heures pleines),

  • des indicateurs-clés (KPI) peuvent être fixés et suivis par les responsables de sites ou de production.

4. Mise en lumière des actions prioritaires

Les données de comptage permettent de détecter des incohérences ou gisements d’économies jusque-là invisibles :

  • process mal réglé ou surdimensionné,

  • régulation inadéquate,

  • consommation nocturne anormale…

Cela facilite la construction d’un plan d’actions hiérarchisé, fondé sur des données factuelles et non sur des intuitions.

5. Amélioration de l’efficacité énergétique sur le long terme

Le suivi continu des consommations permet :

  • d’établir des références (baselines),

  • de suivre les tendances dans le temps,

  • d’adapter les objectifs d’amélioration continue.

C’est une démarche dynamique, fondée sur l’analyse et l’apprentissage constant.

6. Réduction des émissions de gaz à effet de serre

La maîtrise des consommations mène directement à une réduction des émissions liées à l’énergie (notamment électricité, gaz, fioul), ce qui permet :

  • d’atteindre les objectifs climat internes ou réglementaires (SNBC, décret tertiaire, CSRD…),

  • de valoriser la stratégie RSE de l’entreprise,

  • de contribuer aux objectifs bas carbone du territoire.

 

7. Intégration avec les autres processus internes

Le comptage énergétique n’est pas isolé : il peut s’intégrer avec :

  • la GTC/GTB pour le pilotage temps réel,

  • les outils de GMAO pour la maintenance préventive,

  • les ERP ou logiciels métiers pour corréler énergie et production.

Cela permet une approche globale et transverse, où l’énergie devient un indicateur de performance intégré au pilotage opérationnel de l’entreprise.

 

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Les entreprises industrielles souhaitant aller encore plus loin dans leur démarche en faveur de la réduction de leurs dépenses énergétiques peuvent choisir de changer de fournisseur énergie. Total Spring, par exemple, propose des offres alternatives comprenant des remises sur le prix du kilowattheure.

Le sous-comptage énergétique peut également servir l’environnement. Assurément, la réduction des consommations énergétiques implique également une réduction des émissions de gaz à effet de serre, ce qui s’inscrit dans une logique en faveur du climat. De fait, il s’agit d’instituer dans les entreprises industrielles une réelle stratégie de gestion de l’énergie ; en allant jusqu’à transmettre les bons gestes aux employés, dans une optique d’amélioration de la performance au niveau de chaque strate.

Enfin, la mise en œuvre d’un système de management de l’énergie peut aussi s’inscrire dans une logique d’amélioration continue des politiques RSE des entreprises industrielles, et ainsi générer des insights positifs en termes d’image pour les marques.

 

Quelles sont les étapes du comptage énergétique ?

Le comptage énergétique se met en place en suivant notamment le PDCA définit par l’ISO 50001. Il doit pouvoir orienter une stratégie de long-terme.

Processus

  • Définir stratégiquement les objectifs en prenant en compte les contraintes et le contexte. Cela aide à comprendre la situation et à savoir dans quelles directions diriger la stratégie.
  • Réaliser un inventaire des données fondamentales pour orienter la stratégie : quelles sont les installations les plus énergivores ? Dans quelles mesures ?  De quand datent-elles ?
  • Définir le plan d’actions à mettre en œuvre : s’équiper pour suivre la consommation en temps réel, étudier les compteurs et leur configuration, informer en continu les équipes et les collaborateurs.
  • Commencer à mettre en place les moyens de mesure, notamment à l’aide de compteurs pour les flux prioritaires d’énergie, appelés Usages Énergétiques Significatifs, des wattmètres, etc.
  • Relever, étudier, utiliser les indicateurs, informer les collaborateurs et instaurer les mesures de management énergétique.
  • Assurer la durabilité des mesures, corriger, adapter sa stratégie.

 

Solutions sur le long-terme

Il existe aujourd’hui des solutions intelligentes et adaptables au secteur industriel qui visent à améliorer la performance énergétique des sites d’un parc industriel. Effectivement, des objets connectés sont installés pour compter et sous-compter les différents usages énergétiques, ces données transitent via le réseau LoRaWAN directement sur une application de monitoring énergétique à partir de laquelle l’utilisateur dispose de nombreuses fonctionnalités adaptées à ses problématiques terrain.

De plus, dans une logique d’amélioration continue de la performance énergétique, le responsable de sites industriels peut s’adjoindre les services d’Energy Managers certifiés CMVP. Suite à un audit, ces derniers définissent un plan d’actions d’amélioration qui aura pour but de réaliser des économies d’énergie, jusqu’à 25% des factures initiales, et faciliter l’obtention de la certification ISO 50001.

En fonction de ce plan d’actions, l’entreprise industrielle peut être amenée à réaliser des travaux de rénovation énergétique. Leur financement peut être aidé par des fournisseurs d’énergie alternatifs tels que Direct Energie (fournisseur présenté en suivant ce guide Selectra) avec les CEE : Certificats d’Economie d’Energie. Après étude de faisabilité par les organismes compétents, ces financements sont susceptibles d’être attribués aux industriels, ce qui leur permet de s’inscrire dans une logique d’amélioration continue et donc, répondre aux exigences de l’ISO 50001.

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