Une gouvernance complexe, reflet du fédéralisme belge La Belgique est un État fédéral depuis 1993, dont la gouvernance repose sur une répartition des compétences entre l’État fédéral et les régions. Concernant l’énergie, cette répartition est subtile : L’État fédéral est responsable de la production (notamment offshore), du transport d’énergie et de la régulation des prix. Les Régions, quant à elles, sont compétentes pour l’efficacité énergétique, l’environnement, ou encore la rénovation du parc immobilier. Ainsi, même si le Plan National Énergie-Climat (PNEC) 2021-2030 est soumis par l’État fédéral à la Commission européenne, sa mise en œuvre est en réalité le fruit d’une collaboration étroite entre les niveaux de pouvoir. Chaque région y apporte sa propre stratégie, ses priorités et ses outils. Trois régions, trois approches de l’efficacité énergétique Malgré des objectifs communs dictés par la directive européenne 2012/27/UE (efficacité énergétique), les moyens déployés sont propres à chaque région. L’un des points d’harmonisation est l’audit énergétique obligatoire pour les grandes entreprises, applicable partout en Belgique. Il concerne toute entreprise de plus de 250 salariés, ou réalisant plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires (ou 43 M€ de bilan), à moins d’être certifiée ISO 50001 ou EN 16001. – Flandre : incitations fiscales à l’investissement La région flamande encourage les entreprises à investir dans des équipements sobres via une déduction d’investissement accrue. Isolation, relamping, double vitrage, pompes à chaleur… Les dépenses éligibles permettent de réduire l’impôt, avec une déduction qui atteignait 13,5 % en 2019. Ce dispositif est cumulable avec les primes énergie des gestionnaires de réseau. – Wallonie : priorité à la rénovation résidentielle La Wallonie concentre ses efforts sur l’amélioration du parc résidentiel, notamment à travers des subventions et des programmes d’accompagnement à la rénovation énergétique. – Bruxelles-Capitale : exemplarité réglementaire La capitale belge affiche des ambitions fortes, avec l’objectif d’un parc immobilier performant d’ici 2050. Le cadre réglementaire y est particulièrement structurant, en particulier avec le dispositif PLAGE (Plan Local d’Action pour la Gestion Énergétique), obligatoire pour les propriétaires ou locataires de plus de 100 000 m². Ce dispositif impose : Un cadastre énergétique des bâtiments concernés Des objectifs chiffrés de réduction de consommation définis par Bruxelles Environnement Un plan d’actions triennal à l’échelle du parc, et non du bâtiment isolé Les grands locataires sont également tenus de s’y conformer, ce qui élargit la responsabilité au-delà des seuls propriétaires. Digitalisation & performance : le rôle clé des outils de pilotage Dans toutes les régions, le suivi et l’optimisation des consommations énergétiques sont au cœur des exigences réglementaires. Pour les entreprises, cela suppose une capacité à : Mesurer finement les consommations Identifier les leviers d’action Piloter et suivre les plans d’amélioration C’est ici qu’un outil comme un Energy Management & Optimization System (EMOS) – tel que Savee développé par Advizeo – devient un allié stratégique. En centralisant les données, en automatisant les reportings et en facilitant le pilotage multisite, ces solutions permettent de répondre aux exigences tout en générant des économies durables. Ce qu’il faut retenir La réglementation belge en matière d’efficacité énergétique est décentralisée, avec des dispositifs différenciés selon les régions. Le Plan National Énergie-Climat permet de fixer un cap commun, mais les outils varient selon les priorités régionales. Le dispositif PLAGE à Bruxelles constitue un exemple avancé de réglementation engageante pour les grands occupants. Digitaliser la gestion énergétique devient essentiel pour suivre les objectifs, répondre aux obligations et accélérer la transition.